Jean de La Fontaine (1621-1695)

MOUVEMENT:

Il est de la génération classique.

BIOGRAPHIE :

Censé s’orienter à une carrière ecclésiastique, il préfère d’Urfé et Rabelais à saint Augustin.

Il écrit des contes galants et poursuit des études de droit. Il sera très vaguement avocat. Il réalise un mariage de convenance avec Marie Héricart en 1647qui ne tient que peu de place dans sa vie. Il devient maître des Eaux et des Forêts. Il aime le luxe et a donc besoin d’argent, c’est pourquoi il cherche un protecteur. Louis Fouquet, auteur du Songe de Vaux va le devenir et malgré trois années de protectorat, il va être emprisonné en 1661. La Fontaine reste fidèle à Fouquet car pour lui, l’Amitié est une valeur fondamentale. Cela se voit dans sa vie comme dans ses œuvres. En revanche, c’est un homme à femmes. En 1664, il se lie d’amitié avec la duchesse d’Orléans en qui il cherche une protectrice. Il fréquente les milieux intellectuels, mondains et libertins. En 1673, il entre au salon de Mme de la Sablière où se retrouve entre autres Molière, La Rochefoucauld, Racine, Boileau…

Il entre à l’académie en 1684 malgré l’opposition de Louis XIV. Son discours d’arrivée définit son œuvre et sa vie. La Fontaine est dans le camp des Anciens car pour les Modernes, le beau dépend de la mode, donc de Louis XIV, donc l’indépendance artistique n’existe plus.

Sentant sa maladie progresser, vers 1685-86, il se convertit : cilice, fouet, vie très rangée…

Mme de la Sablière meurt en 1693, il est recueilli par son ami d’Hervart.

CITATIONS :

« Ame inquiète » Discours d’entrée à l’Académie

« Mondain aux sources multiples » Discours d’entrée à l’Académie

« Je me sers d’animaux pour instruire les hommes. » Dédicace des six premiers livres de Fables (1668)

STYLE :

Il forge l’essentiel de son esthétique dans les salons. C’est là qu’il apprend à être concis et élégant dans ses fables. Plusieurs éléments expliquent la réussite de ses fables. Tout d’abord, il utilise des procédés héroï-comiques, l’inconscient collectif (Roman de Renard) et reprend certains fabliaux comme le « Rat Hermite ». Il manie, à la suite de Marot ou Rabelais, un langage de qualité. La fable est un genre populaire qui ne s’adressait pas forcément aux élites. Elles sont de petites histoires souvent avec des animaux (anthropomorphisme) qui sont des apologues. Le défi de La Fontaine réside dans sa volonté d’adapter ce genre populaire aux salons mondains. L’anthropomorphisme et l’éloignement spatio-temporel lui permettent d’éviter la censure.

Son premier recueil de fables s’inspire majoritairement de celles d’Esope, un esclave affranchi du VI° s qui voyageait en orient et dont les fables ont été compilées par un moine au XIV° s. Les morales y sont très explicites.

Son second recueil s’inspire directement de fables orientales. Les textes sont plus longs et contiennent plus de nuances et de sous-entendus.

OEUVRES PRINCIPALES:

Fables : 12 livres en 2 recueils.