Jean de La Bruyère (1645-1696)

BIOGRAPHIE :

De caractère modeste, effacé, sans être timide, La Bruyère est issu de la bourgeoisie aisée qui réussit grâce au travail. Il est exaspéré par le côté hautain et méprisant de la vieille noblesse et par ceux qui réussissent par l’argent plus que par le travail et le mérite. Il hérite de la fortune de son oncle en 1671, il a alors 26 ans. Le voilà à l’abri de tout soucis financier jusqu’à sa mort.

Il reçoit une formation augustinienne à l’oratoire de Paris. Il obtient, en 1674, une charge de trésorier général (il devient noble) après des études de droit. Il devient un des précepteurs du grand dauphin avec Bossuet qui l’influence beaucoup. Il refuse de se marier pour ne pas être troublé dans ses études.

CITATIONS :

« Il y a des gens qui parlent un moment avant que d’avoir pensé. » Les Caractères

« L’ennui est entré dans le monde par la paresse.» Les Caractères

« Il ne faut ni vigueur, ni jeunesse, ni santé pour être avare.» Les Caractères

« C’est un métier que de faire un livre, comme de faire une pendule.» Les Caractères

« L’amour qui naît subitement est le plus long à guérir.» Les Caractères

« Il faut rire avant que d’être heureux, de peur de mourir sans avoir ri. » Les Caractères

STYLE ET PENSEE :

Il prétend traduire Théophraste. Il s’appuie sur la beauté des œuvres de ce dernier pour les adapter à son siècle : c’est Ancien !

Comme La Rochefoucauld, il est augustinien donc assez pessimiste. Pour lui, sans la grâce, l’homme tend vers le Mal. Son œuvre se rattache à l’art de la conversation dans lequel il excelle en salon. Ses portrait qui son des études particulières visant à peindre des profils généraux partent d’une description physique ou comportementale qui est au service d’un portrait psychologique.

L’utilisation de noms grecs dans ses caractères a deux buts :

   . l’appartenance aux Anciens.

   . faire une œuvre à clé. Gnathon peut-être quelqu’un de connu. Dans les salons, on cherche qui cela peut-il être !

La Bruyère marque une distance avec les règles classiques par la violence du ton et une crudité qui ressort par accents.

Il pense que la naissance pour les nobles apporte plus de devoirs que de droits. Tout comme La Fontaine, il est nostalgique de la noblesse d’antan. 

OEUVRE:

16 chapitres parmi lesquels :

   . Du mérite personnel

   . Des femmes

   . Du cœur

   . De la ville

   . De la cour

   . Des esprits forts (libertins) : le plus important.