Deuxième Chronique musicale : Vassilievitch Rachmaninov

Pianiste et compositeur, Rachmaninov est un monument de la musique russe du premier XX e siècle. Voici son portrait, qui se veut avant tout une invitation à redécouvrir les chefs-d’œuvre du maître.

 

 

Né en 1873 près de Novgorod en Russie, Sergueï Vassilievitch Rachmaninov passe suite à la séparation de ses parents une grande partie de son enfance à Saint-Pétersbourg. Il y apprend le piano dès l'âge de quatre ans et rentre au conservatoire en 1882. Il le quitte trois ans plus tard pour entrer dans la classe de Nikolaï Zverev au conservatoire de Moscou, l'un des plus brillants professeurs de sa génération. Par la suite, il découvre la composition auprès d'Anton Areski et de Serguei Taneiev dans laquelle son génie s'exprime immédiatement. En 1892, avant même d'être diplômé du conservatoire, il reçoit un prix pour son opéra en un acte : Aleko.

Les premières années de sa carrière musicale sont marquées par le succès, mais sera subitement interrompu par l'échec de sa première symphonie en 1897. Profondément affecté, il sombre dans une dépression dont il ne sortira qu'au bout de quelques années avec son majestueux concerto n°2 pour piano.

 

Dès lors et jusqu'en 1917, il compose beaucoup et se produit. Il travaille en 1904 au Bolchoï notamment, part en tournée aux États-Unis en 1907. Deux années plus tôt en 1907, il avait composé l'île aux morts ; ce poème symphonique est considéré comme l'une de ses œuvres des plus abouties.

 

La révolution bolchevique le contraint à quitter définitivement la Russie, il n'y reposera jamais le pied. Ce déchirement marque profondément sa musique qui transporte toujours en elle un peu de l'âme russe. Il s'installe aux États-Unis, contraint de se donner complètement à sa carrière de concertiste, il délaisse pour un temps la composition. Il ne s'y replonge vraiment qu'à partir de 1926 année de son quatrième concerto.

 

Cette deuxième période de sa vie est aussi celle de l'amitié avec Vladimir Horowitz, éminent pianiste américain, qu'il rencontre en 1928 chez Steinway. Les deux hommes se vouent une estime et une admiration mutuelle.

 

Rachmaninov meurt finalement en 1943, d'un cancer du poumon, laissant derrière lui une œuvre magistrale en décalage avec les autres compositeurs de son temps. En effet, il n'aura jamais cessé de perpétuer le romantisme russe de ses pairs du XIX e siècle, Tchaïkovski en premier lieu.

 

L'oeuvre de piano de Rachmaninov est aussi renommé pour sa difficulté, qui s'explique par la taille des mains du maître qui lui permettait de jouer des accords hors normes.

 

 

 

Premier extrait : 1er mouvement de son concerto n°2 pour piano, Moderato. Je vous invite néanmoins à pousser la curiosité jusqu'à aller écouter les deux autres mouvements qui ne sont pas moins magistraux :

 

 

 

Deuxième extrait : La Vocalise. Les interprétations multiples qui en ont été faite, témoigne de son succès. Ici une version piano – voix :

 

 

 

Troisième et dernier extrait : la variation numéro 18 de la Rhapsodie sur un thème de Paganini. Last but not least, à écouter sans modération :

 

 

 

Hippolyte



07/09/2011
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