Le féminisme s'attaque à la littérature

Le coup de coeur du jour est en fait une sorte de coup de gueule. En trainant sur lefigaro.fr, dans la rubrique culture, je m'aperçois qu'UN journaliste s'indigne. A croire que c'est la mode en ce moment... Et quelle est la cause de son indignation ? Un chiffre dévoilé par "un site de livres" dénommé Babelio.fr. Attention, ce chiffre est stigmatisant et antirépublicain...

 

         "À peine 10% des lauréats des grandes récompenses littéraires seraient des femmes."

 

Ah bon ? Ah très bien... Oui, c'est effectivement scandaleusement anticonstitutionnel !

 

Le journaliste prend de nombreux exemples de lauréats du prix Goncourt, du Renaudot, de l'Interallié et même du Femina et même des prix nobels de littérature en expliquant que si cela avait été des femmes qui avaient remporté ces prix, "cela aurait eu une autre allure". Intéressant point de vue, mettons l'allure au-dessus de la qualité réelle du texte. Pourquoi pas !

 

Restons sérieux, là où je me suis vraiment emporté, c'est lorsque j'ai lu ceci : "En 1936, le jury Renaudot couronna Louis Aragon et l'Académie française Bernanos. L'année où Germaine Acremant publiait Fortune Rapide (Plon) !" J'ai ri, en fait. D'un rire jaune qui avait envie de rétorquer: "En 1897 était joué pour la prmière fois Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand. Comment se fait-il qu'on lise et que l'on joue encore cette pièce alors que la même année Josette du Miel avait sorti elle aussi une splendide pièce de théâtre intitulée La couturière au pied-bot ?" Je crie au scandale ! Non mais honnêtement, qui est ce journaliste pour comparer Aragon et Bernanos, deux génies, deux écrivains de race à cette chère Germaine Acremant, sur laquelle je ne porterai aucun jugement, son absence totale dans la mémoire collective parle d'elle-même ? 

 

Le journaliste, pas trop idiot quand même, avait prévu la parade !

 

"On entend d'ici les objections: c'est facile d'opposer à des écrivains de renom des femmes tombées dans l'oubli. Et Colette ? Et Simone de Beauvoir ? Et madame Simone, et Germaine Beaumont et Louise de Vilmorin ? Et Marcelle Auclair ? Oui, mille fois oui, ces auteurs méritaient un prix."

 

Soit. L'ennui est que ce monsieur détruit ensuite, tout seul comme un grand, l'argument qu'il venait d'élaborer.

 

"Objection, votre Honneur: Germaine Beaumont obtint quand même le Renaudot, et Beauvoir le Goncourt. Mais Colette manque en effet au palmarès des prix littéraires. Et d'abord à celui du Goncourt. On peut toutefois dire que cette institution s'est rachetée en l'élisant à l'unanimité, en 1945, et en lui confiant la présidence du jury en 1949. Elle n'était d'ailleurs pas la première femme à siéger. Judith Gautier, la fille du poète, l'avait précédée, en 1910. À cette date, il fallait le faire."

 

Bon, donc les femmes qui le méritaient ont obtenu quelques récompenses. Le problème ne viendrait alors pas de l'"obscurantisme dans les jurés d'hier et d'aujourd'hui" !

 

Et si cela venait plutôt du simple fait que moins de femmes écrivent... Pardonnez le truisme, mais la raison n'est peut-être pas aussi idiote qu'elle en a l'air. C'est peut-être pour cela que depuis le XVI ème siècle, l'on cherche encore un nom féminin pour désigner la femme de lettres. Rappelons que l'Académie Française n'a toujours pas accepté le terme d'"écrivaine"... Cela doit être parce qu'elle est une vieille institution obscurantiste et archaïque, passéiste et rétrograde. Ou juste une institution qui malgré sa décadence notoire conserve un soupçon de bon sens. A ce propos, me vient une citation de Jules Renard, « Les femmes cherchent un féminin à auteur : il y a bas-bleu. C’est joli, et ça dit tout. À moins qu’elles n'aiment mieux plagiaire ou écrivaine ».

 

Le problème est donc plus profond et plus philosophique, disons même anthropologique sans pédanterie aucune. Le vrai débat est là. Les femmes ont-elles leur place en littérature ? Il est difficile de vraiment trancher cette question. Ce que je peux simplement remarquer c'est que si certains livres écrits par des femmes m'ont plu, je constate que ce sont des exceptions qui confirment la règle.

 

Ceci n'est que mon humble avis, c'est pourquoi je vous propose de donner votre avis sur le forum pour qu'ensemble, nous essayions de trouver une solution satisfaisante à cette interrogation. 

 

Juste une citation pour le plaisir. C'est John Keats qui parle dans le Cercle des Poètes disparus:

"Le langage s'est développé dans une seule intention qui est (...) séduire les femmes !" 

On peut donc difficilement s'imaginer pourquoi les femmes seraient des écrivains, et encore moins des poètes...

 

Bref, si cela compte tant pour elles, on peut leur laisser 50% des prix littéraires, de toutes façons, l'on s'accorde aujourd'hui à dire qu'ils ont de moins en moins de valeur... Les grands écrivains n'ont jamais eu besoin des prix pour passer à la postérité. Regardez Les Fleurs du Mal... Difficile de trouver de plus mauvaises critiques à leur sortie. Pourtant Baudelaire, est reconnu, et à juste titre, comme l'un des plus grands Poètes de notre Histoire... 

 

Je vous attends donc sur le forum ! Cliquez ici.

 

+ Charles Cartigny +



16/09/2011
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